Actions artistiques

Les actions artistiques (terme que nous préférons à celui d’actions culturelles), constituent un élément moteur du projet de notre compagnie. Notre travail n’est pas segmenté entre transmission et création. Les deux sont liés dans un continuum. Equipes et spectacles vont constamment au-devant, dialoguent avec différents publics pour lesquels nous imaginons des formes de rencontres sur mesure.

Les dramaturgies dites « du réel » impliquent sur le plan artistique, comme sur celui de la production, des méthodes et des calendriers très spécifiques. Elles impliquent un temps long, celui de la recherche, où le sol du texte n’est pas constitué, où l’on ne sait pas encore ce que l’on va trouver, où il est difficile d’exposer les contours précis et la forme que prendra le projet afin de porter sa production. Depuis toujours le collectif F71 se définit comme un espace de partage des savoirs et des pratiques et nous avons à cœur d’arpenter avec d’autres ce champ original qu’est le théâtre «documenté ». Nos créations nécessitent dans leur processus d’écriture des échanges, des collectes de parole, des répétitions ouvertes ou participatives. Une fois créés, nos spectacles ne sont pas de petits objets fermés sur eux-mêmes dans le temps et l’espace de la représentation. L’avant et l’après spectacle comptent autant pour nous : bords plateaux, conférences, expositions, projections, concerts prolongent la relation aux spectateur·ices. Enfin de nombreux ateliers de pratique accompagnent, prolongent nos thématiques et génèrent parfois de nouveaux projets.

Le Tout Public

Depuis toujours, nous souhaitons porter le théâtre en tous lieux. C’est pourquoi plusieurs de nos spectacles sont pensés pour s’adapter à des cadres très différents, (établissements scolaires, musées, domiciles, médiathèques, espaces associatifs, centres sociaux, centres pénitentiaires, centres de vacances CCAS…). Ce que nous mettons en jeu, c’est une pensée en mouvement, accessible, joyeuse, au présent, en partage avec l’assemblée des spectateurs. Cette porosité constitue la spécificité de notre démarche.

Les scolaires

Les créations du collectif F71, par leur inspiration documentaire, historique ou sociale par leur forme plastique, musicale ou participative, , rencontrent de nombreuses disciplines scolaires et s’adressent facilement au public collégien ou lycéen. La venue au spectacle est préparée par des actions de sensibilisation sous forme de rencontres, d’ateliers ponctuels et des discussions suivent souvent la représentation. Des ateliers longs de pratique (théâtrale mais aussi pluridisciplinaire) sont aussi menés chaque année dans les établissements scolaires et donnent lieu à des restitutions publiques.

Le milieu carcéral

Faire du théâtre en prison, c’est fabriquer du dehors quand on est dedans. Travaillant sur Foucault, nous avons très vite rencontré le milieu carcéral. Notre premier spectacle Foucault 71 a été représenté à la Maison d’Arrêt de Fresnes (94), à la Maison d’Arrêt de Fleury Mérogis (91), à la Maison d’Arrêt des hommes de Villepinte (93), à la Maison d’Arrêt de Bois d’Arcy (78). Cette expérience et la rencontre de détenus, de travailleurs pénitentiaires, d’associations concernées par la prison nous ont amenées à écrire notre second spectacle. Au cours des années, nous avons mené en détention plusieurs ateliers de fiction radiophonique. En partenariat avec la Maison d’Arrêt de Fresnes, le collectif a porté deux ambitieux projets, Tatouages utopiques et What are you rebelling against Johnny ?

Les étudiants

Le milieu universitaire est tout naturellement le partenaire du collectif F71. Nous sollicitons régulièrement chercheurs et professeurs pour la dramaturgie de nos spectacles. En retour nous intervenons dans les universités, les Grandes Ecoles ou les écoles spécialisées, pour des rencontres, des contributions à des colloques mais aussi des master classes, des ateliers, des lectures, des petites formes ou des représentations. Ces échanges réciproques touchent diverses disciplines : philosophie ou histoire, études théâtrales mais aussi formations professionnelles ou écoles d’arts…

Les petites formes

Les créations génèrent parfois des formes légères issues d’étapes de travail ou au contraire de prolongements d’une thématique. Ces formes théâtrales, performances, concerts… sont diffusées au théâtre mais aussi et surtout hors-les-murs, dans les lycées, les médiathèques, les centres sociaux etc…

Un volant de 100h à 300h d’interventions par saison

Des champs artistiques pluridisciplinaires : écriture, théâtre, manipulation, vidéo, musique, BD…

Projets d’une durée de 1h à 80h conçus en dialogue avec les structures

quelques exemples

– Depuis 2020, Lucie Nicolas intervient auprès des élèves de spécialité théâtre du Lycée Jean Jaurès à Montreuil, en collaboration avec le Théâtre Public de Montreuil (93), Sara Louis intervient au Lycées Mistral et Lamartinière Duchere à Avignon (84), en partenariat avec le Festival d’Avignon. Le collectif est précédemment intervenu aux Lycées Jean Vilar de Plaisir et Saint-Exupéry de Mantes la Jolie (78), en partenariat avec le Collectif 12.

-En lien avec le Mouffetard et la BIAM, Stéphanie Farison a donné un stage de jeu et manipulation aux étudiants de Licence de Paris 3 Sorbonne Nouvelle.

– Les artistes intervenantes du collectif ont réalisés de nombreux films d’animation avec des élèves de collège, lycée, adultes et étudiants en arts graphiques, en lien avec nos créations. Le projet Portraits d’héro·ïne·s anonymes dans le cadre de notre résidence territoriale avec le Théâtre Public de Montreuil a notamment été finaliste du Prix de l’audace artistique et culturelle 2021. Voir les films sur notre chaîne youtube.

– Des expositions accompagnent nos spectacles : Separate but equal par Charlotte Melly, en lien avec Noire, Chante ta vie chante par Clara Chotil, en lien avec Hep ! Hep ! Hep !

– Dans le cadre de la résidence de création de Parler la Poudre, l’équipe a rencontré et collecté des histoires auprès des habitant·es du territoire sevranais et a organisé un atelier de tricot-crochet pour confectionner les accessoires et costumes du spectacle.

– Le spectacle What are you rebelling against, Johnny ? résulte d’un travail d’atelier mené parallèlement avec les élèves du Conservatoire Municipal du Ve arrondissement de Paris et un groupe de détenus de la Maison d’Arrêt de Fresnes, sur le thème de la naissance du Rock’n’roll aux Etats-Unis dans les années 50. A partir d’un texte écrit par Stéphanie Farison et Lucie Nicolas, et nourris par des conférences et des projections, les participants ont donné ensemble trois restitutions publiques à l’intérieur comme à l’extérieur.