Exposition de Charlotte Melly
Pour Noire, nous avons effectué beaucoup de recherches historiques et consulté de nombreuses archives textuelles et photographiques, avec l’aide de Pauline Allier-Carolo, stagiaire en dramaturgie. Aujourd’hui que le spectacle est créé, nous avons souhaité l’accompagner d’une exposition qui s’appuie sur cette masse de matériaux dramaturgiques.
« Separate but equal », « séparés mais égaux » est la doctrine selon laquelle les états du Sud des Etats-Unis, auparavant esclavagistes, justifient la légalité de la ségrégation. Fausse égalité, puisque dans les faits, seuls les Blancs accèdent à une réelle citoyenneté.
Charlotte Melly a réalisé une série de dessin à l’encre de Chine. Elle a représenté des scènes parallèles au spectacle ; des dessins qui ne figurent pas dans Noire mais incluent ses principaux protagonistes. Les points de vue choisis divergent de ceux du spectacle : zoom, perspective, personnages en action…
Travaillant à l’encre noire sur papier blanc, elle s’est notamment interrogée sur la question de la représentation des personnages. Dans cette société, tout repose sur la séparation des hommes en fonction de leur couleur de peau, mais aussi du degré de « sang noir » coulant dans leurs veines. C’est la loi qui institue que l’on est Noir ou Blanc. Or, selon la luminosité de la prise de vue, le rapport d’ombre et de lumière, les photos d’archives en noir et blanc à partir desquelles elle a travaillé se défient de cette séparation raciste. Tout le monde y est plus ou moins gris. Le contraste y est parfois même inversé. Son travail questionne donc les catégories de « Noir » et de « Blanc », tout comme Sophie Richelieu incarne sur scène l’ensemble des personnages de l’histoire, quelle que soit leur couleur ou leur camp.
Cette série de dessins est accompagnée d’une frise chronologique, non exhaustive, retraçant l’Histoire des Noirs aux Etats-Unis de l’esclavage à nos jours. Au sein de cette longue lutte, on retrouve le combat de Claudette Colvin, étincelle du mouvement pour les droits civiques, oubliée de nos manuels. Cette adolescente est représentative d’un vacillement qui se produit dans les années 1950 et 1960, sous l’impulsion de nombreux autres jeunes gens, qui comme elle, ont fait avancer la justice et l’égalité.
Du 16 novembre au 15 décembre 2018 > Médiathèque de St-Gratien (95)
Du 10 janvier au 30 janvier 2019 > Maison de la Citoyenneté de la Courneuve (93)
Du 31 janvier au 23 février 2019 > Espace Culturel André Malraux au Kremlin-Bicêtre (94)
Du 25 février au 19 avril 2019 > Théâtre du Cormier (95)
Du 9 au 28 mai 2019 > Théâtre Jean Vilar, Vitry-Sur-Seine (94)